Déplacer un arum, ce n’est pas juste changer une plante de coin de pelouse pour faire joli. C’est un peu comme reprendre une pièce entière lors d’une rénovation : si le support, le timing et les bons gestes ne sont pas au rendez-vous, tout le reste suivra de travers. L’arum structure un massif, accompagne un escalier extérieur, souligne une terrasse ou un coin d’ombre comme un vrai élément d’aménagement paysager. Le déplacer au bon moment permet d’éviter les coups de chaud, les pourritures de racines et les floraisons ratées. Au contraire, un déplacement réfléchi offre un feuillage solide, des fleurs généreuses et un jardin plus harmonieux, pensé comme le prolongement de la maison.
Ce guide rassemble les réflexes essentiels pour réussir le déplacement et la reprise de votre arum, en combinant bon sens de terrain et logique de rénovation écoresponsable. Comprendre le cycle de la plante, choisir la bonne saison, préparer un sol vivant et bien drainé, gérer l’arrosage sans excès : chaque détail compte. Comme sur un chantier, une erreur de niveau au départ coûte cher à la fin ; pour l’arum, un mauvais timing ou un sol compact peuvent suffire à le faire dépérir. À travers des exemples concrets de jardins réaménagés, des tableaux clairs et des repères pratiques, l’objectif est simple : transformer une opération parfois stressante en geste maîtrisé, sans gaspiller ni temps, ni plantes, ni eau.
En bref :
- Moment idéal : déplacer un arum en fin d’automne ou au tout début du printemps, pendant ou juste après la dormance.
- Saisons à éviter : été (canicule, sécheresse) et périodes de gel, qui fragilisent fortement les racines.
- Sol ciblé : terre riche, humifère, fraîche mais drainée, préparée avec compost et ameublissement en profondeur.
- Geste clé : conserver une grosse motte autour des racines, manipuler avec douceur et replanter le jour même.
- Après déplacement : arrosage régulier mais sans excès, paillage protecteur et surveillance du feuillage (stress, jaunissement, flétrissement).
- Objectif final : un arum bien installé, capable de repartir fort et d’accompagner durablement vos aménagements extérieurs.
Comprendre le cycle de vie de l’arum pour réussir son déplacement et sa reprise
Avant de sortir la bêche, comprendre le rythme naturel de l’arum évite bien des déboires. Cette plante fonctionne un peu comme une maison bien gérée : il y a des périodes de forte activité, où tout tourne à plein régime, et des moments plus calmes où l’on peut envisager des « travaux » sans tout perturber. L’arum alterne entre croissance active et repos végétatif. Respecter ce cycle, c’est déjà sécuriser une grande partie de la reprise après déplacement.
Dans le jardin de Claire, par exemple, un massif d’arums longeait un chemin devenant trop étroit pour les vélos des enfants. Plutôt que de les déplacer en été, au moment où les fleurs étaient superbes, la décision a été prise d’attendre que le feuillage jaunisse à l’automne. Résultat : aucune perte, et un nouveau massif parfaitement en place le printemps suivant, sans arrosages extravagants ni traitements compliqués.
Les grandes phases annuelles de l’arum à connaître avant toute transplantation
L’arum vit au rythme de quatre grandes étapes dans l’année, chacune ayant ses conséquences pour le jardinier. Pendant la croissance de printemps, de nouvelles pousses sortent de terre. La plante reconstitue ses réserves et prépare sa floraison. Arrive ensuite l’été, période de floraison et de feuillage luxuriant : l’arum consomme énormément d’énergie et d’eau. C’est le moment où il est le plus fragile face aux déplacements ou aux changements brutaux.
À l’automne, le feuillage commence à jaunir, la plante ralentit, puis entre en repos hivernal. La vie se concentre dans les rhizomes ou les bulbes, à l’abri sous terre. C’est pendant ce repos que les interventions lourdes sont les mieux tolérées : moins de circulation de sève, moins de surface à évaporer, plus de chances de reconstituer un réseau racinaire avant la saison suivante. En résumé, déplacer un arum en dormance, c’est comme déplacer un meuble quand la pièce est vide plutôt qu’en plein repas de famille.
- Printemps : sortie de dormance, nouvelles pousses, reprise de croissance.
- Été : floraison, feuillage dense, forte consommation d’eau.
- Automne : ralentissement, jaunissement, préparation au repos.
- Hiver : repos souterrain, rhizomes en veille.
Comprendre ce calendrier permet ensuite de choisir un créneau malin, adapté à son climat et à son planning de travaux au jardin.
Pourquoi la dormance est la fenêtre idéale pour déplacer un arum
Transplanter un arum en période de dormance revient à intervenir sur un chantier quand toutes les machines sont à l’arrêt : pas de conflit de planning, moins de casse, moins de stress. Quand le feuillage est en train de sécher ou n’est pas encore sorti, la plante supporte mieux le changement de sol, la coupe de quelques racines et la variation d’humidité. Les jardiniers qui déplacent leurs arums en fin d’automne ou au tout début du printemps constatent généralement une reprise plus franche, avec des feuilles moins abîmées et des fleurs satisfaisantes la saison suivante.
À l’inverse, un déplacement en pleine floraison cumule les contraintes : la plante doit à la fois nourrir les fleurs, entretenir un grand feuillage et reconstruire ses racines dans un sol qu’elle ne connaît pas encore. C’est un peu comme isoler des combles en plein hiver sans couper le chauffage : tout le système souffre. Respecter la dormance, c’est donc se donner toutes les chances d’une reprise sans bobos, sans arrosages excessifs et sans recours à des produits « miracles » inutiles.
| Période de l’année | État de l’arum | Déplacement recommandé |
|---|---|---|
| Fin automne | Feuillage qui jaunit, entrée en dormance | Oui, période idéale |
| Début printemps | Sortie de dormance, petites pousses | Oui, très favorable |
| Été | Pleine croissance et floraison | Non, à éviter autant que possible |
| Hiver avec gels marqués | Repos, sol froid ou gelé | Non, sauf climat très doux |
En gardant ce tableau en tête, le déplacement de l’arum devient un geste logique, calé sur le vivant plutôt qu’une opération hasardeuse.

Quand déplacer un arum : choisir le bon moment entre printemps et automne
Une fois le cycle de vie bien compris, reste la question pratique : faut-il viser le printemps ou l’automne pour déplacer un arum sans perdre la plante ? La réponse dépend surtout du climat local, de l’état du massif et des autres travaux prévus dans le jardin. L’idée n’est pas de tout faire en catastrophe entre deux averses, mais de poser un créneau où le sol est souple, la météo clémente et la plante calme.
Dans un lotissement de région toulousaine, un couple a profité d’un réaménagement de terrasse pour déplacer un massif d’arums trop proche de la maison. Une partie a été bougée en octobre, l’autre en mars. Les deux groupes ont repris, mais ceux déplacés à l’automne ont eu une meilleure implantation racinaire avant l’été suivant, d’où un besoin d’arrosage moindre. Comme quoi, même à climat égal, le choix de la saison peut faire gagner de l’eau et du temps.
Déplacer un arum au printemps : accompagner la reprise en douceur
Le début de printemps, après les dernières gelées, offre plusieurs avantages pour transplanter un arum. Le sol se réchauffe, devient plus malléable, ce qui limite la casse des racines au déterrage. Les pluies régulières aident à maintenir une bonne humidité sans s’acharner au tuyau d’arrosage. Surtout, la plante se trouve en phase de redémarrage : elle est prête à pousser, donc à coloniser son nouveau sol.
Il faut néanmoins éviter de déplacer trop tard, quand le feuillage est déjà bien développé. Plus il y a de surface à nourrir et à hydrater, plus l’arum risque de peiner. C’est un peu comme monter une cloison en plaques de plâtre sur une charpente encore en mouvement : ça tient, mais ce n’est pas l’idéal. Le bon réflexe consiste à intervenir quand les pousses pointent à peine, sol déjà travaillable.
- Choisir une fenêtre sans gel annoncé dans les jours qui suivent.
- Préparer le nouveau sol en amont pour limiter le temps hors terre.
- Arroser copieusement juste après transplantation.
- Installer un paillis léger pour garder la fraîcheur sans bloquer la chaleur du sol.
Déplacer un arum en automne : préparer la saison suivante
L’automne est l’autre grande fenêtre appréciée des jardiniers. Après la floraison estivale, le feuillage commence à faiblir, le sol reste encore tiède et les pluies reviennent. C’est la saison idéale pour repenser les abords d’une entrée, rééquilibrer un massif trop fourni ou dégager un passage vers un abri de jardin. Déplacer un arum à ce moment lui laisse le temps de refaire quelques radicelles avant l’hiver, puis de repartir d’un bon pied au printemps.
En climat froid, un paillage épais autour des rhizomes protège du gel et évite que la terre ne se compacte. Dans une maison en périphérie de Lille, un massif d’arums a été ainsi déplacé en octobre puis recouvert d’une bonne couche de feuilles mortes broyées. Au printemps, les nouvelles tiges ont percé sans difficulté, prouvant qu’un peu d’anticipation vaut mieux qu’un gros budget engrais ou traitements.
- Intervenir quand le feuillage jaunit mais avant les grands froids.
- Profiter du nettoyage d’automne pour combiner taille, paillage et transplantation.
- Surveiller l’humidité : automne pluvieux ne veut pas dire marécage permanent.
- Renforcer éventuellement le drainage si l’emplacement est bas.
| Situation | Moment conseillé | Précaution principale |
|---|---|---|
| Climat tempéré, hivers doux | Fin automne ou début printemps | Surveiller surtout l’excès d’eau |
| Climat froid, gels fréquents | Début printemps | Protéger des dernières gelées |
| Massif trop dense après floraison | Automne | Profiter de la taille et du paillage |
| Réaménagement de terrasse ou allée | Automne ou printemps | Coordonner avec les autres travaux extérieurs |
Retenir cette logique de saison, c’est déjà sécuriser l’arum et le chantier : on travaille avec la météo et le sol, pas contre eux.
Préparer l’arum et le nouvel emplacement : la base d’un déplacement réussi
Un déplacement d’arum raté commence souvent bien avant le premier coup de bêche. Sol non préparé, emplacement mal choisi, trou creusé en vitesse : c’est l’équivalent, côté jardin, d’une salle de bain refaite sans plan ni étude d’humidité. La moitié de la réussite se joue dans la préparation, en prenant le temps de réfléchir à l’emplacement, d’améliorer la terre et de chouchouter un minimum la plante avant le grand déménagement.
Dans le jardin en pente de Nicolas, une longue bordure d’arums grillait au soleil près d’un muret en parpaing. Au lieu de les laisser dépérir, ils ont été déplacés près d’un point d’eau et d’un arbre caduc, à mi-ombre, après un vrai travail du sol. Dès l’été suivant, le feuillage était plus vert, les fleurs plus nombreuses, et le coin devenait un élément fort de l’aménagement extérieur.
Préparer l’arum avant le déterrage
Quelques jours avant le déplacement prévu, un bon arrosage autour du pied assouplit la terre. Une terre humide se décolle en motte, sans s’effriter comme un vieux plâtre sec. Cela permet de conserver un bloc de terre protecteur autour des racines, limitant les chocs et l’exposition à l’air. Couper les feuilles très abîmées aide aussi à réduire l’évaporation et à concentrer l’énergie sur les racines.
Au moment de sortir la plante, la bêche ne doit jamais mordre trop près du pied. On plante l’outil tout autour, en cercle large, comme lorsqu’on décaisse un sol sans toucher les fondations d’un mur. L’objectif : soulever une grosse motte et non pas arracher la plante par les tiges. Une fois la motte dégagée, une bâche ou une caisse permet de transporter l’ensemble sans le briser.
- Arroser 2 Ă 3 jours avant pour ameublir la terre.
- Supprimer les feuilles sèches ou très abîmées.
- Prévoir un support de transport (bâche, caisse, brouette).
- Dégager la motte en cercle large pour préserver les rhizomes.
Choisir un emplacement adapté : lumière, sol et ambiance générale
L’arum est une plante de mi-ombre. Trop de soleil direct grille le feuillage, trop d’ombre coupe la floraison. Il apprécie un sol riche en matière organique, frais mais non gorgé d’eau, un peu comme on aime une maison bien isolée : confortable sans être saturée d’humidité. Les meilleurs emplacements se trouvent souvent près d’un mur orienté est, d’un arbre caduc, ou le long d’une terrasse protégée des vents forts.
Avant de planter, le sol mérite d’être travaillé. Une fourche-bêche ou une grelinette permet d’ameublir sans retourner complètement la terre, ce qui préserve la vie du sol. L’ajout de compost bien mûr nourrit durablement, sans risque de brûlure comme certains engrais chimiques. Un test rapide consiste à arroser légèrement : l’eau doit s’infiltrer, pas stagner en surface.
- Rechercher une lumière douce, surtout le matin.
- Éviter les bas-fonds détrempés ou les zones très venteuses.
- Mélanger la terre existante avec du compost mûr.
- Vérifier le drainage en observant la vitesse d’infiltration de l’eau.
| Critère | Recommandation | Impact sur la reprise |
|---|---|---|
| Lumière | Mi-ombre, soleil doux le matin | Feuillage plus vert, floraison durable |
| Type de sol | Humifère, meuble, riche en compost | Racines qui s’installent facilement |
| Humidité | Sol frais mais non marécageux | Moins de pourriture, meilleure vigueur |
| Exposition au vent | Zone abritée des vents dominants | Feuillage intact, tiges moins cassées |
Choisir cet emplacement avec soin, c’est éviter d’avoir à recommencer dans deux ans et d’épuiser la plante à force de la balader.
Préparer le trou de plantation pour accueillir l’arum
Le trou doit être prêt avant de déterrer la plante, pour limiter le temps hors sol. On le creuse plus large que la motte, avec un fond ameubli. Mélanger terre de jardin et compost bien décomposé donne un milieu stable et fertile. Les engrais minéraux forts sont à proscrire juste au contact des racines : c’est un peu comme mettre un projecteur de stade dans une petite chambre, trop brutal.
L’arum doit être replanté à la même profondeur qu’à l’origine. Trop haut, il risque de sécher ; trop enterré, le collet peut pourrir. Une fois la motte en place, on rebouche avec la terre préparée, en tassant doucement à la main pour chasser les poches d’air sans compacter comme du béton.
- Creuser un trou deux fois plus large que la motte.
- Ameublir le fond sans créer de cuvette d’eau.
- Éviter les engrais chimiques au moment de la plantation.
- Vérifier que le niveau de la motte correspond à l’ancien sol.
Avec cette préparation, l’arum trouve un support solide, comme un revêtement posé sur une chape bien tirée : la suite n’en sera que plus simple.
Techniques de transplantation et soins après déplacement pour une reprise optimale
Une fois la motte sortie de terre et le trou préparé, tout va se jouer dans la finesse des gestes. La transplantation de l’arum, ce n’est pas un sprint : chaque étape doit se suivre sans précipitation, un peu comme le déroulé d’un chantier de rénovation bien coordonné. L’objectif est clair : limiter le stress, assurer un bon contact racines/sol et accompagner les premières semaines sans excès.
Dans un jardin de lotissement, deux plates-bandes d’arums ont été déplacées la même semaine. L’une a été replantée aussitôt, bien arrosée et paillée. L’autre a attendu deux jours au soleil, motte à l’air. Résultat : à peine quelques fleurs sur la seconde, alors que la première s’est couverte de spathes blanches l’été suivant. Même plante, mêmes conditions, seule la méthode changeait.
Les bons gestes au moment de la mise en terre
Au moment de déposer la motte dans le trou, il est essentiel de vérifier sa cohésion. Si la terre s’est un peu effritée, on conserve malgré tout les rhizomes groupés. Les racines ne doivent pas rester exposées au vent ou au soleil. Plus le temps hors terre est court, plus la reprise sera aisée. Idéalement, le déplacement et la replantation se font dans la même journée, sans laisser la plante « dormir » dans un coin.
Une fois la motte en place, bien droite, la terre est ramenée autour par couches successives. On tasse avec les mains, jamais avec le pied comme pour une borne de clôture, afin de ne pas écraser les racines. Un premier arrosage abondant sert à mettre tout en contact et à chasser les bulles d’air. C’est le coup de pouce essentiel pour reconnecter la plante à son nouveau sol.
- Limiter au maximum le temps entre déterrage et replantation.
- Garder les rhizomes regroupés et protégés de l’air.
- Tasser avec les mains pour stabiliser sans compacter.
- Arroser immédiatement et généreusement après plantation.
Arrosage, paillage et protection : les premières semaines décisives
Après déplacement, les racines de l’arum n’explorent pas encore tout le volume de terre. Elles restent concentrées autour de la motte, ce qui rend la plante dépendante des apports d’eau en surface. L’arrosage doit donc être régulier, mais pas continu. Un sol constamment détrempé finit par asphyxier les racines et provoquer des pourritures. Un rythme tous les 3–4 jours en temps sec est souvent suffisant, en ajustant selon la météo.
Un paillage organique (feuilles mortes, broyat de branches, paille) apporte plusieurs avantages : il garde la fraîcheur, limite les variations de température et réduit les herbes concurrentes. Il ne doit pas coller au collet de la plante pour éviter les moisissures. En cas de forte chaleur, un ombrage temporaire (voile, canisse, pot retourné à distance) peut aussi soulager l’arum pendant la reprise.
- Arroser profondément plutôt qu’un peu tous les jours.
- Installer 5 Ă 8 cm de paillis autour du pied, en laissant un petit espace au collet.
- Adapter la fréquence d’arrosage à la météo réelle, pas au calendrier.
- Protéger provisoirement du soleil brûlant en cas de canicule.
| Geste après transplantation | Fréquence | Intérêt pour la plante |
|---|---|---|
| Arrosage copieux | Juste après, puis tous les 3–4 jours si temps sec | Hydratation et bon contact racines/sol |
| Contrôle du paillage | Une fois par semaine | Stabilité thermique et moins d’herbes indésirables |
| Observation du feuillage | À chaque passage au jardin | Détection rapide d’un stress ou d’une maladie |
| Apport d’engrais organique léger | Après reprise visible | Soutien de la floraison et du feuillage |
Ces quelques gestes réguliers remplacent largement les produits miracles : l’arum a surtout besoin de stabilité et de cohérence pour bien se réinstaller.
Accompagner la plante sur la saison suivant le déplacement
Quand de nouvelles pousses apparaissent ou que les feuilles se redressent franchement, le plus gros de la reprise est passé. On peut alors réduire progressivement les arrosages, surtout si le paillage est en place et que le sol reste frais. Un petit apport de compost de surface ou d’engrais organique équilibré aide à soutenir la floraison, sans pousser la plante à tout donner en un seul été.
Sur la durée, l’arum déplacé doit être observé comme n’importe quelle plante du jardin. Si le massif commence à se tasser, à produire moins de fleurs ou à souffrir d’un ensoleillement différent (arbre taillé, construction voisine), un nouveau réajustement d’emplacement peut être envisagé, mais toujours en respectant les mêmes règles de bon sens.
- Réduire l’arrosage une fois la reprise assurée.
- Apporter du compost en surface à l’automne.
- Éviter les engrais trop riches en azote qui favorisent seulement les feuilles.
- Observer l’évolution de la lumière au fil des années (arbres qui grandissent, constructions voisines).
Un arum bien accompagné la première année après son déplacement devient ensuite un allié solide, qui structure le jardin sans demander plus de soins qu’une autre vivace bien installée.
Erreurs fréquentes lors du déplacement d’un arum et signes de stress à surveiller
Comme sur un chantier, certains ratés reviennent souvent lorsqu’on déplace un arum. Heureusement, ils sont faciles à anticiper dès qu’on les connaît. Mauvais timing, arrosage excessif, sol compact, feuillage négligé : ces erreurs mettent la plante sous tension et peuvent donner l’impression qu’elle « ne prend pas », alors que le problème vient rarement d’elle seule. Apprendre à lire les signaux de stress permet aussi d’intervenir à temps, sans attendre le dépérissement complet.
Dans bien des jardins, le scénario se répète : arum déplacé en plein été, terre argileuse tassée, trou transformé en cuvette d’eau, puis constat amer quelques semaines plus tard. Pourtant, en corrigeant seulement deux ou trois paramètres, la même opération peut devenir un succès durable, sans surcoût ni arrosage démesuré.
Les pièges classiques à éviter lors de la transplantation
La première erreur consiste à transplanter en pleine floraison ou en période de canicule. L’arum se retrouve alors au pire moment pour encaisser un choc de racines. Un autre piège est de creuser trop près du pied, sectionnant une grande partie des rhizomes : la plante survit parfois, mais met des années à retrouver de la vigueur. Enfin, replanter dans un sol compact, mal drainé, c’est inviter la pourriture à s’installer dès la première pluie soutenue.
Au chapitre arrosage, l’idée que « plus il boit, mieux il se portera » fait souvent des dégâts. Un arum aime l’humidité, oui, mais pas au point d’avoir les racines en permanence dans l’eau. Un peu comme une maison : un mur humide en permanence finit par se dégrader, même si on l’a bien construit.
- Éviter les déplacements en été ou en période de gel.
- Ne pas couper les racines au ras du pied au déterrage.
- Refuser les sols qui se transforment en flaques après chaque pluie.
- Ne pas transformer l’arrosage en inondation permanente.
Reconnaître les signes de stress après le déplacement
Un arum « parle » à travers son feuillage. Des feuilles qui jaunissent rapidement peuvent signaler un excès d’eau ou des racines abîmées. Des feuilles qui flétrissent malgré un sol humide indiquent souvent un choc de transplantation ou une chaleur trop forte. L’absence totale de nouvelles pousses après plusieurs semaines doit aussi alerter : la plante peine à recréer un réseau racinaire efficace.
Une odeur de pourriture au niveau du collet ou des tissus ramollis est un signe clair de sol trop humide et mal aéré. Dans ce cas, il vaut parfois mieux intervenir rapidement, alléger le paillage, améliorer le drainage, voire déplacer la plante dans un sol plus sain, plutôt que de laisser la situation se dégrader.
- Feuilles jaunes et molles : excès d’eau, manque de drainage.
- Feuilles brûlées sur les bords : trop de soleil direct ou coup de chaud.
- Aucune nouvelle pousse : racines trop abîmées ou sol trop pauvre.
- Base qui pourrit : humidité stagnante, risque de champignons.
| Signe observé | Cause probable | Action corrective |
|---|---|---|
| Feuillage jauni et mou | Arrosage excessif, sol gorgé d’eau | Espacer les apports, améliorer le drainage, alléger le paillis |
| Feuilles brûlées sur les extrémités | Exposition trop ensoleillée | Créer de l’ombre légère, envisager un déplacement futur |
| Pas de nouvelle pousse | Racines abîmées, sol pauvre | Apporter du compost, patienter, surveiller l’évolution |
| Pourriture à la base | Stagnation d’eau, maladie racinaire | Assécher, drainer, supprimer les parties atteintes |
En gardant l’œil sur ces signaux, il devient possible de corriger le tir sans attendre, et de transformer un déplacement risqué en réussite durable.
Installer de bons réflexes pour les futurs déplacements
Une fois ces erreurs identifiées, les futurs déplacements d’arums se déroulent beaucoup plus sereinement. Le réflexe consiste à se poser quelques questions simples avant d’agir : la période est-elle adaptée ? Le sol est-il vivant et drainé ? L’emplacement respecte-t-il les besoins de mi-ombre et de fraîcheur ? Ces questions valent autant pour un arum que pour tout projet d’aménagement extérieur durable.
Dans un jardin bien pensé, on évite les interventions « coups de tête » et on privilégie des ajustements réguliers, calés sur le rythme des saisons. Un arum bien placé, dans un sol préparé avec soin, demandera peu d’entretien et accompagnera longtemps les chemins, terrasses et façades, comme un élément à part entière de la rénovation globale de l’habitat.
- Observer le jardin avant de décider : lumière, humidité, circulation.
- Planifier les déplacements sur la période automne/printemps.
- Traiter le sol comme un support Ă long terme, pas comme un simple trou.
- Accepter d’ajuster plutôt que tout refaire brutalement.
Avec ces réflexes, déplacer un arum n’est plus une source d’angoisse, mais un levier pour améliorer à la fois l’esthétique et le confort de votre jardin.
À quel moment précis de l’année est-il préférable de déplacer un arum ?
Le moment le plus sûr pour déplacer un arum se situe en fin d’automne, lorsque le feuillage jaunit et que la plante entre en dormance, ou au tout début du printemps, juste après les dernières gelées. Dans ces périodes, l’activité de la plante est ralentie, ce qui limite le stress hydrique et favorise la reconstitution des racines dans le nouveau sol. L’été et les périodes de gel sont à éviter, car la chaleur comme le froid extrême affaiblissent fortement l’arum transplanté.
Faut-il couper les feuilles avant de déplacer un arum ?
Il n’est pas obligatoire de tout couper, mais retirer les feuilles sèches, abîmées ou trop développées peut aider à limiter l’évaporation. Si le feuillage est très volumineux au moment du déplacement, le réduire légèrement permet à la plante de concentrer son énergie sur la reconstitution des racines. En période de dormance, le problème se pose peu, car les feuilles sont déjà en train de sécher ou disparues.
Quelle taille de trou prévoir pour replanter un arum ?
Le trou de plantation doit être plus large que profond : environ deux fois le diamètre de la motte et légèrement plus profond que le système racinaire. Le fond est ameubli et enrichi avec du compost bien décomposé. L’arum doit être replanté à la même profondeur qu’à son emplacement d’origine, pour éviter à la fois la pourriture du collet et un dessèchement trop rapide.
Combien de temps met un arum déplacé à bien reprendre ?
La reprise d’un arum déplacé s’observe généralement sur une saison complète. Des signes positifs apparaissent souvent en quelques semaines, avec de nouvelles pousses et un feuillage plus ferme. Toutefois, la floraison retrouve sa pleine intensité l’année suivante, une fois le réseau racinaire bien reconstitué. Plus la préparation du sol, l’arrosage et le paillage sont soignés, plus cette reprise est rapide et durable.
Peut-on en profiter pour diviser l’arum lors de son déplacement ?
Oui, le déplacement est un moment idéal pour diviser un pied d’arum devenu trop dense. Une fois la motte sortie de terre, il est possible de séparer délicatement les rhizomes ou bulbes en plusieurs éclats, chacun portant des racines et un bourgeon. Chaque éclat est ensuite replanté dans un sol préparé, ce qui permet de rajeunir le massif, de contrôler l’encombrement et de multiplier les arums dans différents coins du jardin.


